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11 vaccins obligatoires ? La grande défiance sur fond de méconnaissance (Sondage)

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Malgré la polémique, 70 % des enfants de moins de 2 ans reçoivent déjà les 11 vaccins que la Ministre de la Santé souhaite rendre obligatoires. 

Sondage « Carnet de Santé des Français », réalisé par Odoxa pour la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH), Le Figaro et France Inter

> Les Français sont de plus en plus défiants à l’égard de la vaccination : 39 % estiment que les risques encourus sont supérieurs aux bénéfices

> 1 Français sur 2 est opposé à l’idée de rendre 11 vaccins infantiles obligatoires (au lieu de 3 actuellement)

> Première raison indiquée par les réfractaires : cette obligation servirait avant tout les intérêts de l’industrie pharmaceutique…

> mais les Français sous-estiment largement la proportion d’enfants de moins de 2 ans ayant déjà reçu ces 11 vaccins car, aujourd’hui, c’est déjà une réalité : 70 % des enfants reçoivent les 11 vaccins !

Enquête réalisée les 12 et 13 juillet 2017 auprès d’un échantillon de 1 011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet (méthode des quotas).

La Ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé à la mi-juin qu’elle souhaitait, face à la recrudescence de maladies infantiles, rendre obligatoire onze vaccins, le tout « pour une durée limitée, de cinq à dix ans ». L’annonce a été réitérée par le Premier ministre Edouard Philippe dans son discours de politique générale.

Depuis, de nombreux frondeurs se font entendre et notre sondage montre que leur lobbying peut être efficace car la France compte de nombreux vaccino-sceptiques.

> Des Français de plus en plus défiants à l’égard de la vaccination : 39% estiment que les risques encourus sont supérieurs aux bénéfices.

Cent trente ans après la vaccination du jeune Joseph Meister par Louis Pasteur, les bénéfices des vaccins sont toujours remis en cause. Près de 4 Français sur 10, 39 % exactement, estiment que les risques encourus sont supérieurs aux bénéfices. La proportion des « défiants » a progressé de 12 points en deux ans ! Il faut dire que les « antivaccins », même s’ils sont minoritaires, sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux et dans les médias. L’annonce du gouvernement sur les 11 vaccins a activé de plus belle leur courroux.

De manière plus globale d’ailleurs, les tenants de la post-vérité, qui remettent en cause les avancées de la science ou ce qu’ils nomment les « thèses officielles » (réchauffement climatique, 11 septembre…) gagnent en visibilité avec le développement des réseaux sociaux… et les complotistes gagnent du terrain.

Les populations les plus concernées par la vaccination infantile, les femmes (qui prennent le plus souvent en charge les sujets médicaux au sein du foyer) et les Français en âge d’être parents de jeunes enfants se montrent les plus sceptiques sur les bénéfices de la vaccination (41 % et 43 % jugent les risques supérieurs aux bénéfices).

> 1 Français sur 2 est opposé à l’idée de rendre 11 vaccins infantiles obligatoires

Ce climat ne favorise pas l’acceptation de la volonté gouvernementale de rendre 11 vaccins infantiles obligatoires au lieu de trois actuellement. Pas moins de 50 % des Français sont opposés à cette obligation. Encore une fois, les femmes (57 %) et les 25-34 ans (56 %) se montrent les plus hostiles à cette mesure. Cela montre l’efficacité des discours véhiculés par les antivaccins car ces deux populations sont bien entendu plus à l’écoute des informations véhiculées sur un sujet qui les touche particulièrement, car lié à la santé de leur progéniture.

> Première raison indiquée par les réfractaires : cette obligation servirait avant tout les intérêts de l’industrie pharmaceutique.

Complot quand tu nous tiens… parmi les arguments de ceux qui s’opposent à l’extension de la vaccination, le « service » rendu aux industries pharmaceutiques, sous couvert de mesure de santé publique apparaît comme le plus efficace : 28% de ceux qui se montrent réfractaires aux 11 vaccins obligatoires avancent leur crainte que cette réforme serve avant tout l’industrie pharmaceutique. Trois autres raisons suivent de près : le danger potentiel pour la santé (21 %), le choix qui devrait être privilégié plutôt que l’obligation (20 %) et un nombre de vaccins jugé « trop important » (20 %).

C’est sur ces points que le gouvernement devra rassurer s’il ne souhaite pas que la fronde prenne de l’ampleur. En revanche, le « noyau dur » des sceptiques est faible : ceux qui doutent de l’efficacité ou de l’utilité de ces vaccins infantiles ne sont que 8 %.

> Les Français sous-estiment largement la proportion d’enfants de moins de 2 ans ayant déjà reçu ces 11 vaccins

Une autre raison explique la grande part des réfractaires aux 11 vaccins : les Français sous-estiment très largement la proportion des enfants de moins de deux ans qui ont déjà reçu ces 11 vaccins.

> La proportion moyenne estimée s’élève à 26 % contre 70% (*) en réalité !

Les réfractaires aux vaccins sont particulièrement mal informés : ils estiment à 20 % cette proportion contre 33 % chez ceux qui sont favorables aux 11 vaccins obligatoires. Une confusion existe peut-être entre le nombre de vaccins et de piqûres ; une même injection regroupant plusieurs vaccins (par exemple, le ROR protège contre la rougeole, les oreillons et la rubéole). Cette information, si elle était mieux connue, favoriserait très probablement l’agrément de la mesure.

(*) Source : Santé publique France (dossier sur l’élargissement de l’obligation vaccinale à 11 maladies), à partir des certificats de santé du 24e mois (DREES-Santé publique France) et échantillon généraliste des bénéficiaires. (EGB), mise à jour au 31/12/16 

Contact presse :
Jérôme Aubé
presse@mnhgroup.com

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